Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose. Pascal
October 2020
Des scénarios ou des scénarii
07/10/20 14:26
Le mot « scénario » vient de l’italien scenario (dérivé de scena qui signifie « la scène »), faisant au pluriel scenari. Le problème est que de plus en plus de journalistes, de personnalités du monde du spectacle, abandonnent le pluriel « scénarios » pour le mot « scénarii ». Qu'en est-il ?
Plusieurs arguments s'imposent.
Dans sa version d'origine, en italien, le mot ne comporte pas d'accent, ce qui est le cas pour la forme écrite en français. Cela prouve clairement que l'usage qui en est fait a francisé cet emprunt.
Si l'on avait voulu vraiment copier la langue d'origine, il ne devrait pas y avoir d'accent et surtout on ne devrait pas doubler le "i", ce qui ne correspond à rien.
De la même façon, pourquoi ne pas appliquer cet italianisme à d'autres mots empruntés à cette langue ? Nous devrions dire « Tu as fait tomber un raviolo », ou « Cette semaine, je suis allé voir deux opere », puisqu'en italien le singulier de ravioli est raviolo et le pluriel de opera est opere.
Alors pourquoi ne pas appliquer la règle qui, en français, impose de mettre au pluriel un "s" ou, dans certains cas, un "x" à un nom commun ? Pourquoi préférer la règle italienne d'un "i" final, de plus falsifiée par le doublement d'un "i" ? Pourquoi dire des « scénarii » et non des "scénarios" ? Je crois que c'est par pur snobisme ?
L’Académie française, dans la 8e édition de son dictionnaire, élude presque la question en donnant simplement comme définition : SCÉNARIO. n. m. Canevas d’une pièce de théâtre.
Dans sa 9e et dernière édition, l'Académie complètera largement sa définition en expliquant le sens que prend le terme dans des domaines comme le théâtre, le cinéma ou l'économie et la gestion des entreprises. L'Académie propose un seul exemple d'emploi du terme au pluriel en préférant l'accentuation et un pluriel à la française : « Plusieurs scénarios sont envisagés pour sortir de la crise. »
Ce choix parait logique puisque, depuis une recommandation datant de 1990, l'Académie propose de choisir comme forme du singulier la forme la plus fréquente d’un nom ou d'un adjectif emprunté à une langue étrangère, même s’il s’agit d’un pluriel dans la langue d’origine : un ravioli, un scénario etc. L'Académie préconise aussi d'appliquer pour l’accentuation les règles des mots français. On écrira donc « scénario » avec un accent. Elle recommande aussi l'application de la règle du pluriel français pour ces mots empruntés à des langues étrangères : des raviolis, des opéras, des sandwichs et donc des scénarios.
Cependant, L'Académie achèvera son article par une pirouette en précisant : « On trouve aussi un scenario, des scenarii. » Ce flou se retrouve aussi dans le dictionnaire Le Robert.
Plusieurs arguments s'imposent.
Dans sa version d'origine, en italien, le mot ne comporte pas d'accent, ce qui est le cas pour la forme écrite en français. Cela prouve clairement que l'usage qui en est fait a francisé cet emprunt.
Si l'on avait voulu vraiment copier la langue d'origine, il ne devrait pas y avoir d'accent et surtout on ne devrait pas doubler le "i", ce qui ne correspond à rien.
De la même façon, pourquoi ne pas appliquer cet italianisme à d'autres mots empruntés à cette langue ? Nous devrions dire « Tu as fait tomber un raviolo », ou « Cette semaine, je suis allé voir deux opere », puisqu'en italien le singulier de ravioli est raviolo et le pluriel de opera est opere.
Alors pourquoi ne pas appliquer la règle qui, en français, impose de mettre au pluriel un "s" ou, dans certains cas, un "x" à un nom commun ? Pourquoi préférer la règle italienne d'un "i" final, de plus falsifiée par le doublement d'un "i" ? Pourquoi dire des « scénarii » et non des "scénarios" ? Je crois que c'est par pur snobisme ?
L’Académie française, dans la 8e édition de son dictionnaire, élude presque la question en donnant simplement comme définition : SCÉNARIO. n. m. Canevas d’une pièce de théâtre.
Dans sa 9e et dernière édition, l'Académie complètera largement sa définition en expliquant le sens que prend le terme dans des domaines comme le théâtre, le cinéma ou l'économie et la gestion des entreprises. L'Académie propose un seul exemple d'emploi du terme au pluriel en préférant l'accentuation et un pluriel à la française : « Plusieurs scénarios sont envisagés pour sortir de la crise. »
Ce choix parait logique puisque, depuis une recommandation datant de 1990, l'Académie propose de choisir comme forme du singulier la forme la plus fréquente d’un nom ou d'un adjectif emprunté à une langue étrangère, même s’il s’agit d’un pluriel dans la langue d’origine : un ravioli, un scénario etc. L'Académie préconise aussi d'appliquer pour l’accentuation les règles des mots français. On écrira donc « scénario » avec un accent. Elle recommande aussi l'application de la règle du pluriel français pour ces mots empruntés à des langues étrangères : des raviolis, des opéras, des sandwichs et donc des scénarios.
Cependant, L'Académie achèvera son article par une pirouette en précisant : « On trouve aussi un scenario, des scenarii. » Ce flou se retrouve aussi dans le dictionnaire Le Robert.