Au fil du net

Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose. Pascal

Des scénarios ou des scénarii

Le mot « scénario » vient de l’italien scenario (dérivé de scena qui signifie « la scène »), faisant au pluriel scenari. Le problème est que de plus en plus de journalistes, de personnalités du monde du spectacle, abandonnent le pluriel « scénarios » pour le mot « scénarii ». Qu'en est-il ?

Plusieurs arguments s'imposent.
Dans sa version d'origine, en italien, le mot ne comporte pas d'accent, ce qui est le cas pour la forme écrite en français. Cela prouve clairement que l'usage qui en est fait a francisé cet emprunt.
Si l'on avait voulu vraiment copier la langue d'origine, il ne devrait pas y avoir d'accent et surtout on ne devrait pas doubler le "i", ce qui ne correspond à rien.

De la même façon, pourquoi ne pas appliquer cet italianisme à d'autres mots empruntés à cette langue ? Nous devrions dire « Tu as fait tomber un raviolo », ou « Cette semaine, je suis allé voir deux opere », puisqu'en italien le singulier de ravioli est raviolo et le pluriel de opera est opere.

Alors pourquoi ne pas appliquer la règle qui, en français, impose de mettre au pluriel un "s" ou, dans certains cas, un "x" à un nom commun ? Pourquoi préférer la règle italienne d'un "i" final, de plus falsifiée par le doublement d'un "i" ? Pourquoi dire des « scénarii » et non des "scénarios" ? Je crois que c'est par pur snobisme ?

L’Académie française, dans la 8e édition de son dictionnaire, élude presque la question en donnant simplement comme définition : SCÉNARIO. n. m. Canevas d’une pièce de théâtre.
Dans sa 9e et dernière édition, l'Académie complètera largement sa définition en expliquant le sens que prend le terme dans des domaines comme le théâtre, le cinéma ou l'économie et la gestion des entreprises. L'Académie propose un seul exemple d'emploi du terme au pluriel en préférant l'accentuation et un pluriel à la française : « Plusieurs scénarios sont envisagés pour sortir de la crise. »

Ce choix parait logique puisque, depuis une recommandation datant de 1990, l'Académie propose de choisir comme forme du singulier la forme la plus fréquente d’un nom ou d'un adjectif emprunté à une langue étrangère, même s’il s’agit d’un pluriel dans la langue d’origine : un ravioli, un scénario etc. L'Académie préconise aussi d'appliquer pour l’accentuation les règles des mots français. On écrira donc « scénario » avec un accent. Elle recommande aussi l'application de la règle du pluriel français pour ces mots empruntés à des langues étrangères : des raviolis, des opéras, des sandwichs et donc des scénarios.

Cependant, L'Académie achèvera son article par une pirouette en précisant : « On trouve aussi un scenario, des scenarii. » Ce flou se retrouve aussi dans le dictionnaire Le Robert.

De l'emploi des guillemets


Quelle que soient les mots que l’on encadre de guillemets, et la langue dans laquelle ils sont écrits, on emploie en français les guillemets français. Ils consistent en doubles chevrons, dont la première paire s’appelle le « guillemet ouvrant », et la seconde le « guillemet fermant ».

Les guillemets anglais (“ ”), les doubles apostrophes (") et les simples apostrophes (‘ ’) ne sont utilisés en général que pour les citations à l’intérieur de citations ou pour guillemeter des mots qui apparaissent à l’intérieur de passages qui sont déjà entre guillemets :

« Une porphoryne est une molécule assez élastique, explique l’un des chercheurs. Elle possède quatre “pattes” sur lesquelles elle a tendance à “marcher” lorsqu’on la pousse. »

Guillemets
Des auteurs et des éditeurs confient parfois des fonctions différentes aux guillemets français et aux guillemets anglais à l’intérieur d’un même texte. Par exemple, ils réservent les guillemets français pour les citations proprement dites, et utilisent les guillemets anglais pour les mots employés dans un sens spécial.

© Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2020

Une autre source intéressante : http://www.la-ponctuation.com/guillemets.html

Remarque : une mode est apparue il y a quelques années : appuyer un mot que l'on aurait mis entre guillemets à l'écrit par un geste des index et majeurs des deux mains. Ce signe est à éviter, surtout dans une conversation soutenue.

Accord du participe passé des verbes pronominaux

Les verbes pronominaux se conjuguent avec l'auxiliaire être. On pourrait donc croire que l'accord du participe passé sera simple. Pas tout à fait.

Quand y a-t-il accord du participe passé ?
1. Quand le sujet fait l'action sur lui même.
Exemples :
- Ils se sont lavés. (eux-mêmes)
- Ils se sont battus. (eux-mêmes)
- Ils se sont entrevus hier soir.

2. Quand le C.O.D. (Complément d'objet direct) précède le verbe
A ce moment, comme pour la règle avec l'auxiliaire avoir, le participe passé s'accorde avec son C.O.D en genre et en nombre
Exemples :
  • Ils se sont lavé les mains.
  • COD = les mains, placé après le verbe : donc, pas d'accord.
Les mains qu'ils se sont lavées. Ils se les sont lavées.
COD = les mains, placé avant le verbe : donc accord avec le COD.

Ils se sont réparti les copies.
  • COD = les copies, placé après le verbe : donc, pas d'accord.
Les copies qu'ils se sont réparties. Ils se les sont réparties.
COD = les copies, placé avant le verbe : donc accord avec le COD.

Quand n'y a-t-il pas accord du participe passé ?
1. Quand le C.O.D. suit le verbe.
  • Ils se sont lavé les mains.
Ils se sont réparti les copies.

2. Quand le verbe pronominal réfléchi ou réciproque admet un C.O.I. (Complément d'objet indirect)

Les participes passés des verbes suivants sont invariables :
se plaire, se complaire, se déplaire, se rire, se convenir, se nuire, se mentir, s'en vouloir, se ressembler, se sourire, se suffire, se survivre.

Exemples :
Ils se sont plu. MAIS Ils se sont aimés.
Ils se sont menti.
Ils s'en sont voulu.