Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose. Pascal
Albadawy a fourni un gros travail de recherche sur différentes définitions des mots « culte » et « objet ».
Pour compléter son travail, vous trouverez ci-dessous d’autres définitions.
Deux définitions très complètes et parfois complexes, qui vous permettront de bien appréhender le vocabulaire central du thème.
Définition du mot « Objet » proposée par le Centre National de Recherches Textuelles et Lexicales (CNRTL)
Définition du mot « Culte » proposée par le Centre National de Recherches Textuelles et Lexicales (CNRTL)
Définition extraite du dictionnaire analogique de la langue française, éditions Larousse, 1980.
Objet (latin objectum, ce qui est placé devant)
Tout ce qui est fabriqué pour un usage précis. Toucher, manière un objet. Chose. / Un objet à usage professionnel. Outil. Instrument. / Objet d'art (qui a une valeur artistique). / Objet de cuisine. Ustensiles. / Objet de toilette. Brosse. Peigne. Etc. / Petit objet sans valeur. Bagatelle. Broutille. Gadget (petit objet original, amusant). / Objet quelconque ou dont on ne se rappelle pas le nom. Machin (fam.). Truc (fam.). Bidule (fam.).
Être ou chose qui est la cause d'un sentiment, d’une pensée, d'une attitude. L'objet de la curiosité, de la convoitise. Motif. Raison. / Être l'objet du dévouement, de la pitié. Causer. Susciter. Attirer. Provoquer.
Ce vers quoi tendent de la volonté, l'activité. L'objet d'une démarche, d'une revendication. But. Fin. Intention. Propos. / L'objet d'une conversation, d'une étude. Matière. Thème. Sujet. / Avoir pour objet (en parlant d'une chose). Concerner. Porter sur. Avoir rapport à.
En philosophie, ce qui existe en dehors de l'esprit, ce qui est perçu immédiatement par nos sens. Le sujet s’oppose à l'objet. Monde extérieur.
v. Objectif. v. Objectivité. v. Impartial.
Définition extraite du dictionnaire historique de la langue française, éditions Robert, 2000.
Objet n. m. est emprunté (1370-1372, object) au latin scolastique, participe passé neutre substantivé du latin classique « jeter devant, placé devant » et « opposer ». Ce verbe est le préfixé de jacere (v. jeter) en ob, préverbe et préposition de sens local, « devant, au devant de », d'où « en vue de » (au physique et au moral) et « contre » (avec hostilité), « en échange de ». L'étymologie de ob n’est pas établie. Objectum, proprement « ce qui est placé devant » est employé avec un qualificatif dans objectum formale « objet formel » par opposition à objectum materiale « objet matériel » ; il entre dans la locution objecto habere « avoir pour objet » (Thomas d'Aquin). Il désigne aussi ceux qui possèdent une existence en soi, indépendante de la connaissance ou de l'idée que les sujets pensants en peuvent avoir (Duns Scot), et s'oppose à subjectum (v. sujet). Il se dit également de l'objet d'un culte religieux.
Le mot a été introduit par les philosophes médiévaux (Oresme) pour désigner ce qui affecte l'un des cinq sens. Cette acception s’est répondue au XVIe siècle dans l'usage commun, essentiellement restreinte à « ce qui affecte la vue, le toucher » (1500), bien que Furetière (1690) englobe sous ce terme « ce qui frappe l'odorat, le goût, l’ouïe ». Privilégiant la vue, le XVIe et le XVIIe siècle ont fait de objet un synonyme de aspects, apparence, spectacle (d'un être ou d'une chose) et l’ont abstrait en « vision, image mentale » (v. 1587), par exemple dans la locution à cet objet « à cette vue » (1638).
Objet est appliqué à des êtres ou à des choses suscitant un intérêt et un comportement d'ordre affectif (1635), valeur encore vivante et sensible dans des syntagmes déterminés (être un objet digne de…, av. 1848, Chateaubriand).
Le XVIIe et le XVIIIe siècle l’ont employé en particulier à propos de la femme (Milit. XVIe s., poètes de la Pléiade), de l'amant ou de l’amante (1635, Corneille), aussi avec un déterminatif (1642), par exemple dans objet de ma flamme, objet de mon cœur.
Dans le domaine abstrait, le mot semble d'abord se référer à une réalité mentale, désignant des les premiers emplois ce qui occupe l'esprit, la pensée, sens introduit lui aussi par Oresme (1370-1372) et qui débouchera d'une part sur une définition philosophique dans son opposition à sujet (av. 1650, Descartes), de l'autre sur les emplois didactiques et courants : objet se rapporte à ce vers quoi tendent l'être humain, les désirs, l'action, la volonté (av. 1613), se rapprochant de but dans des locutions comme avoir pour objet (début XVIIIe siècle), sans objet (1751) et remplir son objet (1769) ; il concerne ce sur quoi s'exerce l'action ou l'activité de la pensée (1690) dans être, faire l'objet de (1697).
Il se réfère également à ce qui constitue la matière d'une science, d’un art, ce qui est étudié (av. 1662, Pascal, objet de la géométrie).
Ce n'est qu'au siècle suivant (1784) que objet commence à se référer dans l'usage général à une chose concrète avec le sens courant de « chose de dimension limitée et destinée à un certain usage », entrant notamment dans l'expression objet d'art (1847, Balzac).
Il se spécialise en grammaire où il désigne le complément, d'abord seul (1775, Condillac), puis dans l'expression complément d'objet (direct, indirect, 1922), remplaçant l'ancienne dénomination cas régime.
Il est repris par les juristes (1804, Code civil) pour désigner ce sur quoi porte un droit, une obligation, un contrat, une demande en justice (après avoir été employé au XVIe siècle au sens de « reproche, opposition », souvent au pluriel, v. objection).
Au XXe siècle, il se spécialise en psychanalyse (1913) à propos de tout ce qui est en dehors du moi et vers tend la pulsion ; cette acception participe à la fois des sens abstraits et du sens courant et philosophique concret de objet. Le mot entre ainsi dans plusieurs locutions didactiques telles choix d'objet, relation d'objet, objet transitionnel (chez le psychanalyste anglais Winnicott, traduit en français dans les années 1970).
Définition extraite du dictionnaire étymologique de la langue française, éditions Larousse, 1977.
Objet, 1361, Oresme (object) ; 1690, Furetière (objet) ; du lat. sol. objectum, part. passé subst. de objicere, « jeter devant », de jacere, jeter.
Dans la même famille se retrouvent les termes suivants :
Objecter : 1288, Delboulle (objeter) ; 1561, Calvin (objecter) ; du lat. objectare, propre. « jeter devant », sur la rac. de jacere, jeter.
Objecteur 1777 Beaumarchais ; objecteur de conscience, 1943, Miéville, de l’angl. conscienctious objector.
Objection fin XIIe s., du bas latin objectio.
Objectif adj., XIVe s., philos., du lat. objectivus, de objectum (V. OBJET) ; 1838, Acad. (point objectif), milit. ; 1932, Lar. impartial.
Objectif subst. 1666, Journ. des Savants, optique ; 1857, Flaubert, but à atteindre.
Télé-objectif 1949, Larousse.
Objectivation 1845, Bescherelle.
Objectiver 1836, Landais.
Objectivisme 1932, R. Dumesnil.
Objectiviste 1950.
Objectivité 1803, Boiste ; 1932, Lar. impartialité.